Éclat(s) d'âme, tome 1 de Yuhki Kamatani

Editions : Akata
Collection : M
Auteurice : Yuhki Kamatani
Couverture/dessins : Yuhki Kamatani
Parution : 22 Février 2018


Résumé :

« Deux jours avant les vacances d'été, je crois que... je suis mort ». C'est ce qu'a pensé Tasuku le jour où un de ses camarades de classe lui a piqué son smartphone, alors qu'il était en train de regarder une vidéo gay dessus. La rumeur s'est répandue comme une trainée de poudre. Tasuku, pense alors à se suicider, ne pouvant supporter cette réalité dont il n'avait pas encore complètement conscience lui-même, mais aussi par peur du regard de la société. Pourtant, alors qu'il s'apprête à sauter dans le vide, il aperçoit, au loin, une mystérieuse silhouette de jeune femme qui le devance et... saute dans le vide ?! Intrigué, terrorisé, il s'élance vers l'endroit d'où elle a sauté. Il y découvre, stupéfait, que la jeune femme est encore en vie, et qu'elle est l'hôte d'une sorte de résidence associative, véritable safe space où se réunissent diverses personnes LGBT. De rencontre en rencontre, le jeune lycéen va apprendre à se connaître, à s'accepter, et trouver sa place dans le monde.


AVIS  :

« Deux jours avant les vacances d'été… je crois que je suis mort »
Une phrase qui en dit tellement.

J’ai beaucoup entendu parler de ce manga et les yeux fermés j’ai lu le tome 1. C’est vraiment un premier tome subtil, concernant le début de l’acception de qui on est. L’homosexualité est malheureusement taboue chez beaucoup de personnes et de cultures, qu’on peut retrouver dès qu’on sort de chez soi.
Tasuku pense à se suicider quand ses camarades de classe découvrent qu’il regarde une vidéo porno gay. Alors qu’il est sur le point de le faire, il voit une femme se jetait dans le vide. En allant la voir, il la découvre en vie, et derrière, un salon de discussion, une porte ouverte.

Dès la première page, j’ai eu mal au cœur en lisant les commentaires qu’il subit. Tasuku est le jeune lycéen que nous suivons et n’arrive pas à accepter son homosexualité. En arrivant dans ce salon de discussion, il va rencontrer des personnes comme lui, qui ont une difficulté à s’accepter ou justement n’ont pas peur de s’accepter. J’aime beaucoup l’idée de l’activité « se rendre utile », ça permet de se trouver, de se canaliser ou d’extérioriser. Tasuku va être pris entre deux feux, si je puis dire, entre complaire à la société, à cette norme et être lui-même. Nous avons deux visages dans ce premier tome : justement cette société qui traite, par les mots ici, une violence, qui fait que des personnes se cachent (« vivons cachés pour être heureux » comme dirait l’autre) et de l’autre côté des personnages qui s’assument et ne voient pas une différence. Une autre image de la société est montrée, concernant le mariage essentiellement les enfants et donc la descendance et l’importance accordée.
Yuhki Kamatani révèle la douleur, la contrainte, l’épreuve de subir, par des dessins expressifs mêlant souffrance et douceur. Une réalité très dure. Parallèlement à cette prise de conscience nous voyons d’autres personnages. Une très mystérieuse, une sorte de fée, elle a ce côté fantastique, et les autres où nous avons peu ou pas d’éléments. Cet air boite du décoffrage, protecteur… L’auteurice, dans son dessin, dans son intrigue, dans sa poésie particulière nous montre le cheminement de pensée, de cette libération, de cette prise de conscience, de cette fissure dans l’âme (d’où « Éclat(s) d’âme », enfin je pense) à cette acception.


J’ai adoré parcourir les pages avec ces dessins, ces phrases, ces mots forts en sentiments, en émotions, en conséquences. Ce premier tome montre le cheminement de pensée de Tasuku face aux autres mais surtout à soi-même.

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