Les Mânes de l'Ombre, de Katell Curcio

Éditions : Auto-édition
Collection :  /
Autrice : Katell Curcio
Couverture : /
Parution : 14 octobre 2019


Résumé :
À la villa Montmorency, quartier chic du 16ième, un homme est retrouvé pendu dans sa propriété. Meurtre ou suicide ? Chez lui, un manuscrit a disparu. Marc Sevin, flic au 36, s'intéresse à la victime. Cette personnalité aux multiples facettes le trouble et l'interroge. Qui était réellement Jean Dumon ? Que cachait-il ? Des révélations déroutantes, des secrets bien gardés vont plonger l'enquêteur au coeur d'une affaire bien plus sombre qu'il n'y paraît. Le manuscrit est-il la clé d'une effroyable machination ?


AVIS  

Marc enquête sur un pendu dans un quartier huppé et ultra sécurisé de Paris. Qui a bien pu passer la sécurité ? Jules de son côté enquête sur un bras coupé. Qui a découpé le corps ? Les deux enquêtes se rejoignent. Quel est le point commun ?

Dès le début le ton est donné. Le texte se veut angoissant. Les descriptions visuelles et olfactives nous permettent de nous imprégner, de mieux imaginer l’histoire et les scènes. Cela joue même avec les émotions.
J’ai eu quelques difficultés au début du roman. J’étais vraiment sceptique. L’intrigue mise en place m’attirait, mais les personnages je les trouvais peu attachants voire pas du tout, spécialement Marc qui était un peu antipathique. Il avait énormément de clichés et de stéréotypes/préjugés sur les personnes riches, je trouvais cela barbant même si c’était ce que le texte voulait. J’avoue que c’était chiant. Comme s’il y avait un parti pris et en plus, il y avait quelques répétitions, je levais souvent les yeux au ciel. Puis, un tournant de l’histoire, particulièrement quand les enquêtes se sont rejointes, une tension commence à s’installer et tout s’accélère. Voilà, une mise en place un peu longue car les personnages m’ont gonflé, mais ensuite, je n’ai rien lâché ! 

Il y a plusieurs points de vue, essentiellement Marc. Les points de vue permettent de compléter des trous mais surtout de comprendre les personnages plus personnellement et plus largement. La psychologie des personnages est au-devant de la scène, faite non de manière subtile où il faut deviner, donc incluse en même temps dans l’intrigue, mais d’une manière directe en nous révélant les détails et les événements de leur personnalité ainsi que du passé. Plus clairement, ce sont des passages entiers qui nous dévoilent le passé en nous indiquant spécialement la psychologie et la personnalité des personnages. Ce n’est pas dans l’intrigue, certes ça en fait partie, c’est par « descriptif ». J’ai eu aussi l’impression que les personnages avaient tous des problématiques comme être dépressif, chieur (je pense surtout à la femme de Marc qui a fait sa petite crise) et un peu le côté désespérant ressort avec eux. Ils ont eu tous un petit quelque chose marqué par la vie et les événements. J’ai trouvé que c’était trop. Au moins, au bout d’un moment ça passe. Je suis mieux rentrée dans l’histoire et surtout dans l’intrigue. Un plus pour la « pathologie » du meurtrier, on voit que l’autrice s’est renseignée.
D’ailleurs cette intrigue est mystérieuse et pleine de tension. Même si c’est classique et assez facile à deviner, je me suis laissée embarquer par la vérité, les événements qui ont conduit à ça, enragée face à cette personne qui ne faisait rien et aggravait les choses, ce mystère sur le passé et le présent, cette famille mystérieuse qui cache bien des secrets. Qu’est-ce qui se cache dans ce manoir ? Qu’est-ce qui se cache dans cette ville ? Dans ce quartier ? L’intrigue se dévoile petit à petit. Il n’y a pas un grand suspense de ce côté, c’est plus dans l’annonce et la découverte des scènes car il y a des petits indices, des miettes par-ci par-là font qu’il y a une dynamique et que les pages tournent sans arrêt.

Malgré une direction classique pour ce genre de livre, j’ai été prise dans ses filets et son histoire. Je me suis faite avoir comme une bleue, il y a quelques choses qui clochaient et un indice me perturbait. Et TADAM. J’ai adoré l’avancement de l’histoire. Des personnages qui sont devenus agréables une fois qu’ils ont arrêté de me gonfler. Bref, une lecture pas prise de tête, avec un brin de tension, une angoisse subtile et des mystères.

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