Sorcière de Chair, de Sarah Buschmann

Éditions : Noir d'Absinthe
Collection : L'antre de la folie
Autrice : Sarah Buschmann 
Couverture : Emilie Leger
Parution : 6 Octobre 2018


Résumé :
🐊Australie, 2016.🐊

Sept ans après un massacre qui a décimé toute une famille, de nouveaux meurtres surviennent à Melbourne. Des homicides si sordides que la Sorcellerie de Chair, taboue depuis les grandes chasses qui ont déchiré le pays, est évoquée.

Pour Arabella Malvo, lieutenant de la brigade criminelle, ils s’avèrent particulièrement déstabilisants. Pourquoi les victimes lui ressemblent-elles comme des sœurs ? Le meurtrier la connaît-elle ? Pourquoi maintenant ?

Une chose est sûre : l'abîme qu’elle fuit depuis toutes ces années risque de s’ouvrir à nouveau sous ses pieds. Et cette fois, de l’engloutir pour de bon…


AVIS  :

C’est un roman à ne pas mettre entre toutes les mains. Ça peut choquer beaucoup de personnes et certain·es peuvent être mal à l’aise également.

Le prologue nous met directement dans le bain, une tension palpable et destructrice. HAKUNA MATATA. C’est appétissant. =P Ce bain brutal, se dégageant dans cette innocence et cette violence de la réalité. Pour le reste du roman ce n’est pas autant intense mais ça n’enlève rien l’attente de découverte, de vérité à chaque élément, qu’on savoure pour comprendre. 

Je vais essayer de peu révéler sur l’histoire. Le roman est du fantasy-thriller, des meurtres atroces se passent à Melbourne et nos enquêteurs doivent trouver la personne coupable. Une Sorcière de Chair a été évoquée où rien que le nom effraye. Quel est le lien entre ces meurtres et notre enquêtrice Arabella Malvo ?

J’ai adoré le contexte. Nous sommes dans un monde où les sorcières ont été révélées aux grands jours. Tout le monde s’en méfie, et vu leurs pouvoirs, c’est devenu des personnes non grata. Voilà notre contexte. Entre autres. 😉 En parlant de sorcières, la particularité sur leur pouvoir m’a fasciné. J’ai adoré comment l’autrice reprend le concept des pouvoirs et se l’adapte. Sarah Baschmann donne une explication rationnelle et ce n’est pas pour me déplaire. Ce n’est pas courant qu’on mette autant de réalisme quand la fantasy ou le fantastique sont évoqué·es. La plume de l’autrice, permet bien d’imaginer et d’être dans le roman. Elle nous fait ressentir les sentiments qui s’y dégagent.

L’intrigue est bien menée. Après avoir tant aimé le prologue et avancé d’une trentaine de pages, l’atmosphère sépulcrale est retombée bien évidemment.  J’ai kiffé le prologue ! =P Ce que je veux dire, c’est que pendant une bonne partie de ma lecture, c’était un peu le calme plat dans ma tête, je lisais mais l’intérêt du début est retombé. Des moments dans le roman ont fait que j’accélérais ma lecture ou le contraire. Je ne parle pas de cette tension qu’il y a parfois, mais de l’attente que l’histoire avance. Je n’aime pas être tourné en bourrique. Et aussi je râlais car je ne comprenais pas. =P Quand la fin commence à arriver, je n’ai pas arrêté de tourner les pages pour découvrir le dénouement, de regarder, les yeux à moitié fermés, comment ça va se passer. J’avais un peu peur pour un personnage. Une histoire dans la souffrance, tournée spécialement dans les émotions négatives humaines. On sent cette sensation de tourment de nos personnages, d’incertitude, de culpabilité ou de doute. Ça explose. On est dans l'attente de lire, de les comprendre dans leurs sentiments. Tout ça, est mis en avant. Et toi t'es là, avec ton ventre noué, et tu te dis « bordel, ça va se finir comment ? ». Je croisais les doigts. Après la suite de la pensée est que les personnages ne réfléchissent pas des masses. Tant qu’iels ont eu ce qu’iels voulaient, la vérité est partie aux pays des bisounours. HAHA. C’est ça qui m’a le plus énervé pendant ma lecture. 

Ça ne m’a pas empêché d’adorer l’histoire. Même si je m’attendais à plus de sang et que quelque chose de plus terrifiant, les sombres noirceurs humaines prenaient le relais. Les scènes sont impressionnantes, détaillées, la violence haute quand elle y est. Le mélange du passé et du présent nous montre les dessous de l’intrigue. Que chaque goutte est révélée petit à petit. Je criais face à tant d'injustices et de discriminations. Et souriais comme pas deux sur les soupçons des personnages. En plus, chaque question qu’on se pose, à sa réponse après, chaque interrogation sur un trou de l’intrigue, se comble plus loin. Dans une incertitude la plus totale à cause des trous dans l’histoire et de l’incompréhension des manigances. Mais comment ça va se finir ? Et là, la fin qui arrive avec davantage de révélations, de rebondissements, après avoir tant de pages, à essayer de comprendre, de savoir et d’apprendre la vérité. BOOM. D’ailleurs, cette vérité, le pourquoi de tout ce qui s’est passé est assez humaine. Pourtant, je la trouve classique. Dommage. 

J’ai adoré l’héroïne. Sa psychologie qui est bien prononcée. Elle est brisée, perdue subissant son passé à chaque instant, où tout au fond d’elle, Arabella veut juste vivre. Elle est en dissonance cognitive, une dualité où elle n’arrive pas à mettre à plat ses sentiments. C’est un personnage complexe, je n’arrive pas à mettre les mots sur sa personnalité et sa psychologie. Avec le temps peut-être ?
Et les autres personnages ? Ils se révèlent tout autant qu’Arabella. Ils sont mystérieux, sombres et cinglés également. Désolée, fallait que je mette le mot « cinglé » synonyme de folie. NIARK NIARK. L’être humain n’est jamais clair et ça se ressent dans le roman.

Néanmoins, la fin m’a frustrée. Certes je m’attendais à autre chose, et également à un peu plus de pages. En fait, dans un sens elle peut être bien pour un élément et dans l’autre non. J’avoue que je suis déçue de ce côté à cause à cette injustice. J’aurais aimé plus de pages car, je veux voir ce qu’il y a derrière la porte. MOUHAHAHA. Y a-t-il une suite de prévue ? DITES OUIIIII ! On ne peut pas nous laisser avec cette fin-là !



C’est un roman mettant la psychologie des personnages en avant. L’histoire est habilement maîtrisée, donnant les informations au compte-goutte. Des personnages intéressants. Ce livre est sombre, un peu sanglant avec une héroïne qui m’a marqué. « Sorcière de Chair » est marquant.

Commentaires