Pour trois jours de bonheur, j'ai vendu le reste de ma vie, de Sugaru Miaki

Éditions : Akata
Collection : Young Lovel
Auteur : Sugaru Miaki
Couverture : E9L
Parution : 28 Mars 2019


Résumé :
Evan Cartier n’est pas un adolescent comme les autres. Il est expert en piratage informatique… et depuis peu, chercheur de reliques aux prétendus pouvoirs magiques. Œuvrant aux côtés d’un groupe de hackeurs professionnels, il est la clé pour retrouver l’artefact du nombre d’or, qui, s’il tombe entre de mauvaises mains, pourrait répandre le chaos sur le monde. Pourquoi lui ? Parce qu’il est le seul à pouvoir comprendre l’indice menant à l’artefact, laissé sur une clé USB par son père défunt. Or, cela a aussi fait de lui la cible d’une légion malintentionnée… Des catacombes au Vésuve en passant par Florence, de courses-poursuites en énigmes, les aventures d’Evan ne font que commencer ! 


AVIS  :

J’avoue que j’avais un peu peur de commencer ce roman. Ce n’est pas le genre de livre que je lis habituellement, surtout quand ça sonne un peu moralisateur sur la vie. Bref. Je fais confiance aux éditions Akata et j’ai eu raison. Malgré le fait que le début, spécialement les propos de Miyaki sur la vie de Kusunoki sont un peu moralisateurs, j’ai aimé le côté psychologique de l’histoire et tous les sujets abordés.

« Pour trois jours de bonheur, j’ai vendu le reste de ma vie » raconte l’histoire de Kusunoki, un jeune de 20 ans, désabusé et un brin « dépressif ». Un jour, il entend parler qu’on peut vendre sa vie. Ce jeune homme subit sa vie, se rattachant au passé sans pour autant exploiter le présent. Sa vie ne vaut pas grand-chose alors il décide de tout vendre sauf 3 mois. 

En grandissant, Kusunoki pense à la promesse qu’ils se sont faite avec sa meilleure amie/ennemie (elle, pas de commentaire pour sa super idée…). Alors qu’il a désormais 20 ans, subissant sa vie dans ce monde morose, seul et sans avenir, il se met en retrait. Il est vraiment renfermé sur lui-même, pas que ça soit gênant, attention mais pour lui, ça ne lui va pas. D’où que j’emploie le mot « dépressif » un peu plus haut. Il n’a plus de lien social, à part son travail. Après avoir vendu sa vie, il va se questionner sur sa vie, ses relations à autrui… Il va avoir plusieurs émotions comme la colère (d’ailleurs un passage, WTF ?!, bonjour le moment destructeur – perso pour moi là, c’est un abruti), ce sentiment d’incompréhension, d’injustice. Il va revoir sa perception des choses, en se reprenant en main avec provocation et opportunité. 

Ce roman parle de beaucoup choses notamment à travers la rétrospection de la vie de Kusunoki, de son enfance à l’ère de l’âge adulte, de sa conception et de sa réflexion sur lui. Montrant les rêves, les espoirs, en passant par la « dépression » et le cercle vicieux qui en découle. Il aborde d’autres termes, comme les normes de la société et du paraître tout en ratissant large sur les thématiques avec l’enfance, la naïveté, le monde adulte avec le système et les personnalités. Les sujets sont plus ou moins survolés. Il ne faut pas s’attendre à une analyse mais à une subtilité des thèmes abordés, à ce contraste de perspective en étant enfant et jeune adulte et aussi à s’oublier pour rentrer dans le moule d’une société. 

Miyaki est un personnage intéressant. Cette jeune femme a également ses problèmes personnels. Nous en apprenons petit à petit sur elle avec son histoire, son passé et sa relation avec cette « entreprise ». Elle évolue autant que Kusunoki. Pour elle, elle joue un rôle de « soutien », d’externe tout en ayant un rôle de bousculeur, de remise en question, de relation. Le début, elle est un peu moralisatrice. Mais en avançant, nous la découvrons réellement. Celle qui était effacée, va s’épanouir. 

L’intrigue en tant que telle n’existe pas vraiment. L’histoire c’est de suivre Kusunoki dans son développement en tant qu’être, et nous, en tant que lecteur·rices nous assistons à la complexité du roman. Ce livre se lit très facilement. Nous sommes embarqués dès les premiers instants. À chaque page, on se questionne sur l’idée de l’auteur avec des rebondissements, des moments plus saisissants pimentés, des petites « révélations » et les distributeurs automatiques où le sourire apparaissait souvent. En plus de la facilité de l’écriture, nous poursuivons facilement les pages. La romance englobe sereinement le roman. Les deux protagonistes se complètent, s’entraident et se comprennent. D’ailleurs, dommage que Miyaki ne soit pas sur la couverture. 

C’est un roman court et complexe, sans pour autant être barbant, il aborde énormément de thèmes et la perception du monde. Alors, la vie combien vaut-elle ? Est-ce le fait de contribuer à la société ? Ou des petits bonheurs du moment ?

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