La Forêt des araignées tristes, de Colin Heine

Éditions : Actusf
Collection :  Les Trois Souhaits
Auteur : Colin Heine
Couverture : ?
Parution : Février 2019


Résumé :
Bastien est paléontologue : sa spécialité ? Étudier les créatures étranges qui naissent de la vape, ce mystérieux brouillard aux propriétés énergétiques extraordinaires qui a recouvert le monde et menace de l’engloutir un peu plus chaque jour. Tour à tour victime d’un dramatique accident en apparence banal duquel il réchappe de justesse et témoin d’un attentat, où sa survie ne tient à nouveau qu’à un fil, il voit son destin basculer. Le voilà pris dans l’engrenage d’une affaire d’espionnage d’envergure internationale, sous les feux croisés d’une société secrète d’assassins, de brutes armées et d’une agence de détectives aux méthodes douteuses. Sans compter qu’une créature cauchemardesque, tout droit venue des Vaineterres, ces zones perdues dans un océan de vape, semble bien décidée à lui faire la peau...


AVIS  :

Le début du roman est très intrigant. Ces deux premières pages pleines de mystères dans ces milieux sauvages, en demi-civilisé. Rien que l’univers est fascinant. Ce contexte un brin steampunk et un brin post-apocalyptique nous pose le décor. Puis petit à petit, nous faisons la connaissance des gargouilles et de la vape, brouillard grouillant de créatures. Et cette couverture, elle est magnifique ! ♥

Bastien, paléontologue, survit de justesse à un attentat. Malgré lui, il va être entraîné dans des évènements qui le dépassent. Des personnages s’en mêlent, des interrogations se posent et un méli-mélo d’aventure, de situations s’imposent. 

Je me demandais pendant les 100 premières pages où nous amenait l’auteur. C’est environ autant de pages pour poser bien le décor, le contexte et avoir un début d’intrigue. Personnellement je pense que Bastien n’est pas futé et j’ai compris le pourquoi pour un choix scénaristique. Je me trompe peut-être. Qui sait ? Nous suivons plusieurs personnages – il ne faut pas se perdre – tout en m’interrogeant sur leurs liens et leurs implications dans l’intrigue. Au fur et à mesure qu’on avance, nous voyons ces liens converger. Mais pourquoi cet attentat ? Quel est le mystère derrière la vape ? Qu’est-ce qui se cache dans l’ombre ? Pauvre Bastien, impuissant face à la tempête. L’intrigue se base sur le hasard. Pas de chance, hein. 

Il y a des personnages qui m’intriguaient plus et leurs situations me donnaient davantage envie de les suivre que d’autres. Des évènements que je ne voulais plus quitter et d’autres, soit je me demandais ce que c’était, soit je voulais que ça soit vite expédié. Il y avait des petites préférences tout de même. 
Le fait que j’ai lu ce roman par petite dose, à cause des cours et de ma panne de lecture, m’a demandé parfois de la concentration, pour suivre vraiment l’histoire et les personnages. Nous avons un fil conducteur qui jusque-là, est facile à comprendre. Néanmoins, des personnages et des histoires apparaissent et c’est là, que l’auteur commence à me perdre. xD Je dois dire en entamant le roman, je ne m’attendais absolument pas à ce tournant de l’histoire. Après que le décor ait été posé, l’histoire a pris une certaine tournure. Je n’imaginais ni cette intrigue et encore moins cette fin. La trame prend un style simple et classique, puis bye bye. Les vapes, les gargouilles, les créatures mystérieuses m’ont plus captivée que l’intrigue. Ça ne veut pas dire que le roman n’est pas bien ou que je n’ai pas aimé en soit. C’est juste qu’il y a du bon et du moins bon. Ce qui fait que je suis passée à côté de ce roman.  Dans ma tête : « Tout ça pour cela ». =/
Nous avons des scènes qui apparaissent quasi de nulle part (coucou les passages en italiques et la connaissance de personnages). C’est en avançant qu’on arrive à comprendre le pourquoi du comment. J’avais l’impression que c’était des rajouts pour expliquer et en même temps, qui sont posés comme ça. J’avoue que je ne sais pas en quoi penser. =P On dirait que l’auteur a voulu étoffer son histoire, en ajoutant des éléments (montrant le commencement, les circonstances, les conséquences) et en jouant sur la temporalité (mêlant passer et présent ; avant – pendant – après). C’est comme brasser pour mieux englober et voir vraiment toutes les conditions, tous les points de A à Z et ne pas oublier un maillon de la chaîne. Par conséquent, beaucoup de thèmes abordés comme le statut social, les intrigues politiques et économiques, les injustices sociales, et l’écologie. Soit dit en passant, toujours autant mystère. Ça n’enlève pas son cachet (à la vape). 
Au début, je me demandais le lien avec le titre et ça m’intrigue tout de même, spécialement avec la scène de fin. 😉 Araignées, araignées, autant charmantes que tranchantes, nous emportent dans leur envoûtement.


Les personnages sont, pour certains travaillés et d’autres éphémères. Le plus accentué est Bastien. Nous voyons son changement d’attitude et de mentalité. En même temps, vu ce qui se passe… Les personnages sont diversifiés et se complètent. De même, je n’ai pas trouvé intéressant les personnages Anatol Gerfon et Harving. Les deux ne m’ont pas plu et n’ont aucun intérêt à mes yeux (dans l’histoire un peu…). Gerfon, je ne comprends pas pourquoi il est là et à quoi il sert. Celui-ci me laisse dubitative autant en personnage, en personnalité, en mentalité et qu’en action. 

Nous avons du suspense, je n’essayais pas de deviner ce qui allait se passer, j’étais complètement dans l’aventure en allant par des surprises, des mystères. Le mélange de ce suspense mêlé au mystère qui est autant épais que cette fameuse vape, un brouillard où se cache des créatures dangereuses, fait monter la pression et mon sourire au coin affirme que j’adore découvrir ce qu’il y a derrière. Alors qu’on se demande parfois où on va, l’intrigue se révèle petit à petit. J’avoue que je me suis prise complètement au jeu au début, ça s’est tranquillisé après. Du suspense, de la tension, de l’humour et COURS FOREST ! COURS ! La plupart du temps, c’est tranquille. 

L’écriture est autant fileuse que l’intrigue. Le point de vue change en fonction des personnages, de leurs pensées et de à qui elles s’adressent. Le style se module dans le changement narratif. Ce qui donne du punch, ponctuant sur certaines scènes, marquant des rebondissements et des questionnements personnels ou généraux. L’auteur, Colin Heine maîtrise son texte et son jonglage narratif. Ça nous permet de nous inclure, d’être à l’extérieur du texte et d’aller plus profondément dans certaines scènes ou pensées. Également, nous visualisons les descriptions, les scènes. Et je se demandais : « qu’est-ce que c’est que ce bronx ? ». =P 


Je suis, un brin, déçue de la fin. Je ne pensais pas que l’histoire allait prendre cette tournure.  J’imaginais vraiment autre chose. Je suis passée à côté de ce roman. C’est vraiment dommage car tout l’univers et ses particularités sont séduisants. Les personnages étaient intéressants, pourtant leurs charmes s’amenuisaient. Je ne voyais plus d’intérêt pour deux d’entre eux. En tout cas, l’écriture de Colin Heine est maîtrisée. 
Va-t-il avoir une suite ?  Ou un autre roman dans le même univers ?

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