KITTY KITTY - Le futur qui ne fut jamais de Aliénor Rossi et Quentin Raffoux

 


Éditions : Auto-édition
Collection : /
Autrice - Auteur : Aliénor Rossi et Quentin Raffoux
Couverture : /
Parution : 11 Novembre 2020

POUR PUBLIC AVERTI !! 

Résumé :
Un chat qui parle (trop), une jeune femme aussi à l'aise avec une arme qu'avec les hommes (et les femmes) et un vaisseau au revêtement éclatant (mais vieillissant), voilà les ingrédients pour des aventures explosives et décontractées !

KITTY KITTY - le futur qui ne fut jamais est une saga de space western (Le Mandalorian, Firefly, etc.). Empruntant à d'autres sous-genres de la science-fiction comme le space opera et le cyberpunk, KITTY KITTY possède toutefois un univers unique profondément rétro.

Car en effet, dans cette uchronie, les soviétiques ont planté le drapeau rouge sur la Lune dès 1949. Depuis, l’humanité repousse inlassablement ses colonies jusqu'aux confins du système solaire. Elle y consacre toutes ses ressources scientifiques et industrielles si bien que ses codes culturels semblent figés dans des années 1980 alternatives.

C’est dans cet espace sans foi ni loi que Lee, le Maine Coon de l'espace, survit malgré sa langue bien pendue et ses petits commentaires félins qui lui attirent bien des ennuis. Il est cependant accompagné de "sa" sapiens, Ali, une jeune humaine qui ne jure que par son Desert Eagle .50 et les pizzas. À bord de leur mythique vaisseau, le Kitty, ce duo de chasseurs de primes parcourt le cosmos sans pitié en enchaînant les catastrophes et les soirées Betamax.

Accrochez vos ceintures !

AVIS  :   

J’ai lu le résumé bien avant de commencer le roman et je me suis dit : « dans quoi je me suis embarquée ? ». Il promettait beaucoup d’humour noir et qui plus est, c’était un point de vue d’un chat. Oui un chat ! 

Nous suivons Ali (humaine) et Lee (chat), deux chasseurs de primes à travers la galaxie. Iels sont toujours à la recherche d’un contrat pour se goinfrer, se faire plaisir et réparer le Kitty. Les deux voyagent de satellites en satellites, de planètes en planètes, de missions en missions à notre grand plaisir. C’est vraiment diversifié et un sentiment d’une évolution des paysages au fil du tome est présent. Iels traquent les truands. C’est à se demander si iels ne sont pas des truands ! Hémoglobine tout ça tout ça ! =D 

Le livre est en trois parties. Je me suis rendue que c’était un intégral et on sent les changements au fur et à mesure. Je pense que ma préférée est la toute première car je découvrais cet univers, ces personnages surtout Ali et Lee et leur job. La seconde commence à faire des petits liens entre chaque chapitre, toutefois minimes. Cependant, les nouvelles (ou chapitres) sont « indépendantes ». Ce sont des petites histoires d’aventures fracassantes de la sapiens et du Maine Coon. Comme je ne m’y attendais plus, j’étais un peu perdue entre les nouvelles jusqu’à la lumière se fasse dans mon cerveau. Nous découvrons donc l’univers ainsi que beaucoup de personnages diversifiés autant sur la biologie, la technologie et leur caractère. Des personnages reviennent de temps en temps permettant de créer un ancrage, une familiarité, outre Ali et Lee, au milieu de toutes ces péripéties et donnant des éléments sur le système et d’autres questionnements. S’ajoute au compte-goutte une petite histoire sur ce système et l’évolution suivie. 
D’ailleurs comme c’est indépendant (en tout cas pendant au moins deux tiers environ) le livre peut se lire petit à petit. La lecture s’accélère vers la fin, donc la troisième partie, car une intrigue s’est vraiment mise en place, un fil conducteur qui nous conduit doucement vers cette finale. Elle est propre à l’univers, c’est tout ce que je peux dire. Je n’ai pas trop accroché malheureusement. 
En plus, l’absurdité prend le devant à certains chapitres. Les TITRES. Oui les titres sont autant mordants que certaines scènes. Pourquoi il y a un dragon ? elfe ? ou mage ? Cela m’a bien fait rire. Ce sont des petites surprises qui surprennent sur le coup. 

Un futur qu’on n’a pas envie d’exploiter ni d’explorer. C’est un univers (là on peut le dire héhé) qui est cruel, violent, sanglant et une vraie boucherie quand ça s’y met. La technologie est au point fort et les inégalités se creusent davantage. Quand une petite intrigue dans une nouvelle va au bout des choses, on se doute un peu de la fin. 💀. Il manquait le rock dans les oreilles comme les bouts de cervelles s’éparpillaient. 😜
Une misère humaine et robotique exploitait à travers les chapitres, montrant la violence, le pouvoir et plein d’autres choses. Ce sont des thématiques classiques. Je déplore d’ailleurs une scène à propos d’Ali, qui doit être dans la première partie ou la seconde. C’est une schématisation classique et faut le dire je ne m’y attendais pas déjà en commençant le roman et encore moins dedans. C’est vraiment là je pense que j’ai compris que la violence va être exacerbée, de la violence gratuite surtout (même si j’aime bien l’hémoglobine avec le pétage de cervelle et des lames qui coupent très bien !). J’avoue aussi que j’ai eu peur d’une sexualisation d’Ali mais finalement le côté chasseuse de prime et découpage à gogo est bien plus en avant et bien construit. Il y a toutes les vis de l’humanité, créant une petite redondance, seulement avec le point de vue de Lee, le récit partage le sentiment de fureur et d’empathie (quand il y en a) de nos protagonistes. Cela ajoute un côté punchi à certaines situations et accentue cette mise en avant de l’humour noir et décalé à la sauce sarcastique. 

La science-fiction est décrite à travers les descriptions. Seulement, les petites incompréhensions de certains passages dont le manque d’explications sur des technologies, des mots techniques ou simplement une spécialisation des machines rendait la lecture un peu plus difficile. Le vocabulaire technique a entraîné une perte à comprendre tout le mécanisme de la technologie, la passion de Lee pour cela renforce le côté important, m’empêche de visualiser ou de comprendre certaines choses. Cela ne peut pas être gênant en soi car le roman, grâce à l’écriture se lit bien. Néanmoins, j’ai eu du mal à être totalement embarquée dedans. Concernant les scènes de combat, de batailles spatiales sont compréhensibles. La visualisation se fait aussitôt et la scène en elle-même était souvent drôle. De plus, les références de la pop culture sont abondantes. Quel plaisir ! Si vous aimez cela, vous allez vous régaler. Elles ne sont pas de trop ni pas assez, l’auteur et l’autrice ont bien dosé. 

Lee, est un chat, un Main Coon. Il parle la langue des humains et en plus c’est un as de la technologie. Il est sarcastique, pense chat dans des situations et n’hésites pas à regarder sa sapiens comme si elle était folle (lui aussi il est foufou). 
Ali est une femme qui a subi beaucoup de choses et en subit d’autres. Elle est déterminée à fracasser des crânes et n’a peur de rien. Je ne veux pas mettre ce côté « passé chaotique ou évènement dans le présent » en avant mais je trouve que c’est assez présent. J’aurais préféré une femme qui, comme au début je le pensais, assez libre de son corps. Mais j’ai l’impression de voir une femme accro à l’adrénaline, à des prises de risques pour exister et se sentir vivante. D’ailleurs, c’était une obligation de mettre des « histoires d’amours » ? Pour le coup j’aurais aimé que des plans culs. Je ne comprends pas l’évènement heureux à la fin, dont Lee se questionne aussi d’ailleurs et qui met une vision « monogame » alors que pour moi elle est absolument sans attache. Quels étaient les signes avant coureur pour cet épisode ? Et est-ce que cette question aide le lecteur ou la lectrice à comprendre Ali ? En fermant le livre, je me demandais si c’était du polyamour puis après je me suis dit c’est de la poly-dépendance affective… Je n’ai pas compris les déboires amoureux, cette tendresse qui arrive et qui la fait fondre, la mettant limite dépendante de ça. Je me suis dit du sexe passager. Ah ban non ! Je vois une personne accro aux stupéfiants, aux sexes et aux risques et non une personne libre. Attention je ne dis pas que c’est répréhensible, c’est juste que je m’attendais à vraiment autre chose. Elle est une personne fonceuse qui n’a pas le danger du risque. D’ailleurs un moment donné il y a un viol ? Je ne sais pas, ce passage dans la dernière partie, au pays des fleurs m’a interpellé entre autres. 

Les déboires amoureux apportent rien à mes yeux à l’histoire ni à la personnalité (enfin peut être un peu, mauvaise langue que je suis !). 
Le lien entre Lee et Ali est vraiment unique. Une amitié hors du commun, une famille limite de bras cassé qui n’a pas peur et qui aime l’hémoglobine ainsi que l’adrénaline. Les deux forment un duo, qui certes n’évoluent pas dans le roman car ils sont rodés, est plaisant à lire, à découvrir. Ils se connaissent et mettent une belle image surtout le dernier paragraphe du roman. 

Même si j’ai bien aimé Lee, je trouve que finalement les personnages en eux-mêmes ne m’ont fait ni chaud ni froid de même ce qui leur arrive. Puis, je n’ai pas compris pourquoi également on revoit un certain personnage à la fin. Quel était l’intérêt ? Pourquoi ?


Je ressors mitigée de ma lecture. Peut-être que ce n’était pas la bonne période, peut être que c’est autre chose. J’ai adoré l’univers, la mise en place de tout ça, l’hémoglobine, le sarcasme et l’humour décalé. Puis patapouf, une impression d’un enchaînement de drame à un moment donné, c’était trop dans le trop. Je suis passée à côté du roman, de cette intégrale. J’ai vraiment aimé la première partie néanmoins. 

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