La patiente de 17 heures, de Stéphane Rusinek

 

Éditions : Thierry Marchaisse
Collection : / 
Auteur : Stéphane Rusinek
Couverture : /
Parution : 16 Janvier 2020


Résumé :

Le psy était presque parfait… 

une séance d’enfer avec une patiente intraitable

« Alors je vous raconte ?

— Pourquoi pas, puisque vous semblez y tenir. Je vais tâcher de ne pas vous interrompre, mais je ne vous promets rien. Selon ce que vous allez me dire, je devrai peut-être réagir.

— Ne vous inquiétez pas. Je n’ai tué personne, je n’ai commis aucun délit, je n’ai rien fait de mal. C’est juste que je suis mal, que je me sens mal et que je veux parler. Mon histoire est banale en un sens. Je pense que vous allez même la trouver nulle, car un psy comme vous doit en entendre de toutes les couleurs. Mais j’ai vraiment besoin que vous compreniez comment je suis devenue prête à tout pour l’homme que j’aime, et ce n’est pas facile pour moi à expliquer, parce que je suis lesbienne. »

 
AVIS  :   

Ce livre me tentait depuis un moment car les TTC (Théories comportementales et cognitives) m’intéressent beaucoup, et j’ai entendu que du bien de ce livre. 
Le résumé est fortement interrogatif, notamment cette patiente particulière qui ferait tout pour l’homme qu’elle aime alors qu’elle est lesbienne. C’est interrogatif et laisse songeur. Après tout, l’identité sexuelle est un sujet très vaste. 😊  Mais ça laisse perplexe. 

Le récit nous plonge immédiatement dans l’ambiance. Faut dire que je ne me suis pas ennuyée une seule seconde en lisant. J’avais peur que ça soit trop technique et je me demandais comment la narration allait être. Surprise !  L’auteur, déjà, donne un avertissement qui nous fait sourire et nous prévient. 
Ce roman raconte le déroulement d’une séance avec un psychologue spécialiste dans les TCC. De même, la fameuse patiente est assez spéciale. Pourquoi elle veut voir un psychologue ? A-t-elle un problème ? Lequel est-ce ? 

Le roman se décompose en plusieurs parties, une qui met en place l’introduction et l’intrigue avec des petits ingrédients qui nous questionnent sur sa présence et son histoire (à la patiente. CQFD), l’autre qui tire vers la conclusion, vers la réponse du pourquoi ici. En prime, l’auteur nous dévoile le fonctionnement d’une séance, comment elle se déroule, la relation qui s’installe entre patient et professionnel, et le commencement d’une séance d’un point de vue d’un professionnel.

C’est prenant. Oui. Je suis intriguée dès le départ par l’histoire de cette patiente, Madame Ponséti. Et les pensées du psy n’arrangent pas les choses, il se questionne également et nous avec. Il y a du suspense avec son histoire, c’est calculé, puis, il y a les petites discussions en aparté et la conférence. Donc le livre est divisé en deux parties avec plusieurs structures, donc l’histoire de la patiente, la conférence qui nous apprend davantage sur les TCC et les pensées et sms du psy. 

Les pages sur la conférence nous permettent d’approfondir les TCC en expliquant clairement avec des exemples et des démonstrations de certaine technique. Même si la séance est une « démonstration » en soi, c’est différent. La séance, nous sommes impliqués, alors que la conférence, nous sommes plus détachés, avec du recul. Les « petites discussions » au travers des sms pimentent le récit. J’ai adoré !

J’ai aimé Madame Ponséti. Ce personnage, cette personne, est à contre-courant des idées reçues sur des sujets, notamment l’enfance, (ça ne m’a pas empêché de lever les yeux en lisant son histoire, certains sont des abrutis finis), sur les personnalités, sur les problèmes/troubles psychologiques. Elle semble détachée et raisonne dans une certaine limite. Pourquoi est-elle venue voir un psychologue ? J’étais juste un peu déçue par une tournure, ça ne m’a pas empêché d’y prendre plaisir à savoir la suite des évènements et de la séance ! 
Il ne faut pas oublier qu’on a un seul point de vue et qu’on se fait tous des hypothèses à partir d’un récit. Je dois dire que ça doit déranger de ne pas dire certaines choses en tant que personne quand on est psychologue. D’ailleurs, ce dernier émet hypothèse par hypothèse en entendant son histoire, nous voyons, un peu « comment » un psy fonctionne, son rôle. 

Le récit c’est maîtrisé, rodé. Ce n’est pas barbant, trop technique. Il n’y a pas de vulgarisation. C’est accessible à tout le monde. Les mots sont définis et expliqués, peut-être que quelques notions psychologiques ne seraient pas de refus à définir davantage, à approfondir pour mieux comprendre. 

J’ai pris plaisir à lire le roman. C’est addictif et entraînant. C’est une histoire, saupoudrée de suspense, d’une patiente particulière (que j’ai adoré) donnant le point de vue d’un psychologue TCC tout en respectant la personne, faisant du non politiquement correct dans les pensées. Après tout, c’est un livre humain. Nous le sommes tou.tes et ce roman le prouve. Même si certaines réflexions sont abordées ou comment un psy doit se comporter, nous avons tous un point de vue, une réflexion sur un sujet ou un comportement. 

J’étais contente et frustrée de la conclusion et après le dernier point. Nous savons certains éléments. Néanmoins, des questions sont laissées sans réponses. Quelle frustration ! 

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